-A +A

Téléséminaire international des IREM : Archives

Le séminaire international des IREM, qui s’est tenu à Strasbourg en juin 2016, a décidé de mettre en place une télé-conférence tournante.

C'est la Commission Internationale Inter-IREM qui gère ce télé-séminaire international des IREM. Il se tient préférentiellement les premiers vendredis du mois à 17h. Vous êtes les bienvenus à proposer un exposé. Priorité est donnée aux enseignants et enseignants-chercheurs hors métropole.

L'IREM de Paris héberge cette page d'archive et les vidéos du séminaire.

Les informations concernant les prochaines séances du séminaire sont sur le site de l'ADIREM.

Nombre d’équilibre dans les triangles arithmétiques

Orateur : Hacène Belbachir, Université Houari Boumediene, Alger
Date : Vendredi 5 mars 2021

Résumé : Les concepts de nombres d’équilibre et de co-équilibre (balancing and co-balancing numbers) ont été introduits par Bahera et Panda en 1996 (publié en 1999) pour la suite des entiers naturels. Nous nous proposons de donner certaines de leurs propriétés et de présenter différentes extensions les concernant. Nous translatons le concept aux suites parcourant les transversales de triangles arithmétiques d’une direction donnée en identifiant les nombres d’équilibres associés. Les cas des triangles de Pascal et de Delannoy seront étudiés partiellement.

Les effets d’une transition langagière sur l’activité de modélisation algébrique : l’exemple du système institutionnel tunisien

Oratrice : Sonia Ben Nejma, docteur en didactique des mathématiques, Université Paris-Diderot et Université de Tunis
Maitre-assistante (Université de Carthage)-Laboratoire de recherche LaRINA, Faculté des sciences de Bizerte-Tunisie
Date : Vendredi 5 février 2021

Résumé : Dans le système éducatif tunisien, la transition collège/lycée (14-16 ans) s’accompagne d’un changement de langue dans l’enseignement des disciplines scientifiques. C’est à partir de la 1ère année du secondaire que le français, langue seconde, commence à assumer son rôle de langue véhiculaire en mathématiques. Cette transition langagière pose un problème à la plupart des élèves ayant suivi leurs études en langue arabe, en particulier, pour résoudre des problèmes contextualisés. Ce biculturalisme aussi complémentaire que fécond, même s’il caractérise aujourd’hui la spécificité de plusieurs systèmes éducatifs, interroge l’impact d’une perturbation linguistique sur les processus cognitifs à l’œuvre dans les pratiques de modélisation en mathématiques. En effet, une telle activité repose à la fois sur le développement de compétences interdisciplinaires dont une maitrise suffisante de la langue prise par les énoncés et une capacité à s’adapter aux différentes représentations convoquées par les registres sémiotiques en jeu. Deux dimensions d’analyse sont donc considérées dans cette étude, une dimension linguistique qui aborde quelques caractéristiques des langues arabe et française et une dimension sémiotique qui s’organise autour des conversions inter et intra-registres dans l’activité de modélisation algébrique. Cette étude est exemplifiée par des résultats obtenus à la suite d’un questionnaire comportant des problèmes similaires, formulés dans les deux langues et destinés à des élèves de 9ème année et de 1ère année du secondaire.

Approche bilingue dans l’enseignement des mathématiques à Madagascar

Orateur  : Fidy Heritiana ANDRIANARIVONY, Doctorant à l’Université de Montpellier - I2S (Information, Structure, Système)
Enseignant de mathématiques au lycée de Fianarantsoa - Madagascar

Date : Vendredi 8 janvier 2021

Résumé :  Notre travail traite de l’enseignement des mathématiques dans un contexte bilingue français-malgache à Madagascar. L’étude s’articule autour des deux questions suivantes :

Comment les langues malgache et française s’articulent-elles dans une situation d’enseignement des mathématiques ?
Quelles conceptualisations permet la langue malgache en regard de la langue française ?

Une expérimentation avec des élèves en classe de première scientifique (16-17 ans) nous a permis d’apporter quelques éléments de réponse à ces questions.

MathEnJelaba compétition de modélisation entre lycéens

Orateur : Rachid Bebbouchi, professeur émérite à l’université Houari Boumediene, président de la SMA, vice-Président de l’UMA.
Date : Vendredi 4 décembre 2020

Résumé : Après une présentation sommaire des activités pédagogiques de la Société Mathématique d’Algérie (SMA), le but de cet exposé est de se focaliser sur une de ces activités : MathenJelaba.

C’est une compétition annuelle entre des lycéens de seconde. Chaque groupe d’au plus six élèves - provenant de lycées différents - travaille sur un sujet d’actualité dans leur environnement algérien. Les élèves auront à choisir l’outil mathématique adéquat pour modéliser le problème et le résoudre. La quatrième compétition a eu lieu le 16 Avril 2019 à la Faculté de Mathématiques de l’université de Sciences et Technologie Houari Boumediene (USTHB ). La compétition de 2020 n’a pas pu avoir lieu à cause de la pandémie.

Cette expérience développe une culture mathématique auprès des lycéens et les rapproche des chercheurs mathématiciens avec l’intention d’encourager de futurs mathématiciens.

PROMENADE MATHÉMATIQUE AUTOUR DE LA COVID, AVEC DES MATHÉMATIQUES DE BASE, ENSEIGNEZ À VOS ÉLÈVES À VOIR LA PERTINENCE DES MATHÉMATIQUES POUR MODÉLISER DES QUESTIONS COMPLEXES

Orateur : Pierre Arnoux, professeur à l’université d’Aix-Marseille, président sortant du comité scientifique des IREM.
Date : Vendredi 6 novembre 2020

Résumé : Dans cet exposé, on montrera comment, avec un tableur, on peut construire de façon élémentaire plusieurs types de simulations d’épidémies, en utilisant uniquement les opérations arithmétiques de base. Le but n’est pas de faire une modélisation « sérieuse » et réaliste de l’épidémie, permettant des prévisions à moyen terme ; il est d’abord de montrer, sur des versions très simplifiées, ce que peut être un modèle, et comment on peut le modifier. Il est aussi d’introduire divers concepts (suite, croissance géométrique ou exponentielle, équations différentielles...) ; et enfin de donner un sens concret à divers objets qui apparaissent dans le discours ambiant, comme le coefficient de reproduction R0, et de montrer que la réalité de l’épidémie n’est pas binaire (oui/non), mais qu’elle dépend de paramètres continus, comme ce coefficient de reproduction.

Cette présentation a l’intérêt de donner aux élèves la responsabilité du modèle, avec une formule très simple (somme et produits), et avec le choix des paramètres, et de leur permettre donc d’analyser comment ces paramètres influent sur l’évolution constatée. Il est aussi de tenter de convaincre les collègues qu’ils/elles peuvent aussi se lancer dans une telle activité avec leurs élèves.

RÔLE DU SERVEUR WIMS DANS L’ÉTUDE QUALITATIVE DES FONCTIONS NUMÉRIQUES EN CLASSE DE PREMIÈRE SCIENTIFIQUE AU CONGO-BRAZZAVILLE

Orateur : Fernand MALONGA MOUNGABIO, Ecole Normale Supérieure, Université Marien Ngouabi (Congo-Brazzaville)

Date : Vendredi 2 octobre 2020

Résumé : Le serveur WIMS est un outil d’apprentissage en ligne permettant l’accès à une base d’exercices interactifs et la création de classes virtuelles. Dans le contexte congolais, en raison des difficultés d’accès à Internet, WIMS est intégré dans un boitier Gigabyte Brix GB-BXBT-2807 dans lequel on a installé un dispositif de connexion à distance (wifi). Ce boîtier joue le rôle de micro-serveur.
L’observation des premiers usages dans quelques établissements de Brazzaville (Congo) débouche sur un constat qui semble indiquer que le micro-serveur (Gigabyte) et les ressources WIMS répondent à un besoin et amènent une amélioration notable des pratiques comme celles-ci :

- exploitation, par les enseignants, des ressources numériques mises à leur disposition,
- organisation en ligne -sans internet- des évaluations des élèves,
- développement de l’autonomie des élèves.

L’objectif de cette communication est double. Il s’agit de :

- présenter les différentes possibilités de création de ressources numériques et de leur intégration dans la base d’exercices de WIMS,
- montrer les potentialités didactiques du serveur WIMS.
Nous nous appuyons sur l’étude qualitative des fonctions numériques en classe de 1ère scientifique.

CONCEVOIR DES TÂCHES PARAMÉTRÉES DANS UN ENVIRONNEMENT D’ÉVALUATION EN LIGNE UN DÉFI INSTRUMENTAL, MATHÉMATIQUE ET DIDACTIQUE

Orateur : Jorge Gaona (Escuela de Pedagogía en Matemáticas, Universidad Academia de Humanismo Cristiano, Santiago, Chili)

Date : Vendredi 4 septembre 2020

Résumé : Paramétrer certaines tâches, en tenant compte de leurs solutions, implique de faire un travail mathématique (Kuzniak, Tanguay, & Elia, 2016) qui n’est pas nécessairement dans le domaine source de la tâche (par exemple, la création d’une tâche géométrique implique la résolution de problèmes algébriques ou numériques). Si, en outre, cette tâche est paramétrée à des fins d’évaluation, une dimension didactique apparaît, puisque le choix des paramètres affecte le travail mathématique potentiel des élèves (Gaona, 2018). Si l’on ajoute à ce qui précède que ce paramétrage s’effectue dans un environnement technologique, des phénomènes de nature instrumentale apparaissent (Rabardel, 1995), tant dans le paramétrage que dans le travail final de l’étudiant. Dans cette présentation, nous aborderons deux tâches où ces phénomènes apparaissent, en analysant les énoncés de manière didactique, en tenant compte du paramétrage, pour étudier quelles sont les implications mathématiques, didactiques et instrumentales de ce processus.

Le patrimoine mathématique de Mayotte : aspects linguistiques, culturels et didactiqueS

Orateur : Jean-Jacques Salone

Date : Vendredi 3 juillet 2020

Résumé : Ainsi, en premier lieu, les langues vernaculaires locales, le shimahorais et le kibushi, permettent de dire les nombres mais semblent ne pas intégrer de lexique géométrique. En second lieu, les mathématiques, et plus particulièrement la géométrie, sont très présentes dans les jeux traditionnels, l’artisanat et les arts décoratifs.

Dans une approche ethnomathématique (Gerdes, 2009 ; D’Ambrosio, 1985), nous présenterons dans cette communication quelques éléments remarquables de ce patrimoine mathématique mahorais ainsi que des pistes didactiques pour leur transposition dans les classes du premier ou du second degré. Nous présenterons également un dispositif de formation initiale des enseignants du premier degré que nous avons mis en place à Mayotte depuis 3 ans et dont l’objectif premier est l’inclusion de cette diversité culturelle dans les curricula que nous proposons (Salone, 2019).
Cette communication sera aussi l’occasion de soulever plusieurs questions relevant de la recherche en éducation et qui pourront faire débat :

- Comment les savoirs et les langues vernaculaires influent-ils sur la formation des concepts mathématiques ?
- Quelle place accorder aux patrimoines locaux dans l’enseignement des mathématiques ? Pour quels bénéfices pédagogiques ?
- Quelle inclusion des patrimoines vernaculaires peut-on envisager dans les formations initiales des enseignants ?

Quelques aspects langagiers dans l’enseignement des mathématiques en contexte plurilingue en Algérie

Oratrice : Safia Acher Spitalier (Présidente de l’APÉE : Association des Professionnels de l’Éducation et de l’Enseignement, membre de la SMA : Société Mathématique d’Algérie)
Date : Vendredi 5 juin 2020

Résumé : La lecture et l’écriture d’un texte mathématique en langue arabe en Algérie s’avère être une tâche difficile.

En effet, depuis la réforme de 2003, la langue d’enseignement qu’est l’arabe classique, appelée aussi l’arabe littéraire (L1) s’écrit de droite à gauche. Cette réforme prévoit l’introduction de l’écriture symbolique dans le texte mathématique. Ce langage symbolique, issu généralement de caractères latins, s’écrit quant à lui de gauche à droite. La lecture de ce dernier fait appel en grande partie à la langue française, première langue étrangère (L2).

À cela, s’ajoute la langue naturelle des apprenants, langue non prévue dans l’étayage enseignant !
Alors comment s’articulent ces différentes langues dans l’enseignements de cette discipline ?
Nous tentons d’apporter quelques éléments de réponse grâce aux productions de quelques élèves du secondaire et aux échanges réguliers que nous entretenons avec le corps enseignant.

Apprendre et enseigner les mathématiques à l’université dans un contexte multilinguistiquE

Oratrice : Nadia Azrou (Univ. Yahia Farés de Médéa, Algérie)

Date : Vendredi 8 mai 2020

Résumé : On examine dans cette communication quelques difficultés des étudiants arrivant à l’université, qui concernent l’apprentissage des mathématiques dans une deuxième langue (le français en Algérie). En se référant à la théorie de Cummins, l’analyse des interviews des étudiants a révélé qu’une faible maîtrise du français, comme langue de communication, et une faible maîtrise de l’arabe, comme langue académique, empêcheraient de nombreux étudiants d’accomplir leur apprentissage des mathématiques.

Pour mieux comprendre les raisons des difficultés des étudiants liées à la langue, on a réalisé une étude des différences structurelles des trois langues parlées en Algérie (l’arabe, le dialecte et le français), liées à certains aspects des mathématiques. En effet,
à côté du français comme langue officielle pour l’enseignement des mathématiques à l’université (et donc pour l’écrit), l’arabe et le dialecte sont aussi utilisés par les enseignants et les étudiants dans la communication orale, vu que la maîtrise (des étudiants et de quelques enseignants) du français est faible. Cependant, les multiples différences des structures logiques de ces trois langues pourraient être une source de difficulté majeure pour les étudiants quand ils les utilisent simultanément.

Nous concluons sur quelques questions de recherche avec des propositions sur la manière de les traiter dans une prochaine étude.

L’impact de la numération orale en Bamanankan sur l’addition à l’Institut d’Écucation Populaire (IEP) de Kati

Oratrice : Hawa Coulibaly (Mali)

Date : Vendredi 3 avril 2020 

Résumé : De l’indépendance à nos jours, tous les régimes au Mali ont manifesté leur soutien et leur adhésion à la politique de l’utilisation de nos langues nationales dans le système éducatif. Cela fut réalisé à travers deux innovations majeures qui se sont succédé : la pédagogie convergente et un changement curriculaire profond.

Les règles de construction des nombres et leur addition en bamanankan ne sont pas dégagées dans le système d’enseignement classique. Celles du Français sont systématiquement transposées en bamanankan dans les apprentissages les symboles (chiffres) étant les mêmes. Or la langue a ses spécificités auxquelles nous devons tenir compte. Pourquoi ne pas concevoir les enseignements par rapport à la langue dans laquelle on les pratique pour arriver aux notions que l’on veut enseigner aux apprenants ?

Une technologie de mathématiques dynamiques pour faire réussir les élèves.

Orateur : Pierre Laborde (Cabrilog, France)
Date : Mardi 8 janvier 2019

Résumé : Les ressources numériques en mathématiques notamment celles dites de mathématiques dynamiques, peuvent améliorer de façon décisive la qualité des apprentissages. Pourtant le niveau des élèves en mathématiques ne semble guère progresser et trop nombreux sont ceux qui échouent. Tout se passe comme si les outils actuellement disponibles n’aidaient pas le système éducatif à faire progresser les élèves. En effet, on observe que ces outils exigent une formation et un engagement important des enseignants. Afin d’en faciliter l’usage, l’équipe Cabri a mis au point deux solutions :

  • Cabri Express un application gratuite offrant une interface conçue pour les élèves. Il s’agit d’une application, web, desktop, mobile, gratuite et universelle. Cabri Express se veut un véritable laboratoire personnel de l’élève pour les mathématiques et bien plus, du primaire au supérieur.
  • New Cabri pour fabriquer des ressources pédagogiques intelligentes, où l’élève peut travailler en autonomie ou semi-autonomie. Sont inclus les fonctionnalités suivantes :
  • Création de questions mathématiques dynamiques et aléatoires
  • Evaluation automatique qui montre la performance réelle des élèves en géométrie et en algèbre
  • Fourniture de corrections par rétroactions et de solutions vidéos aux élèves.
  • Intégration instantanée et sans douleur dans un LMS (Learning Management System) ou dans toute plateforme Web.

L’interférence des langues dans l’apprentissage des mathématiques en langue seconde.

Orateur : Pr. Mangary Ka (Université Cheikh Anta Diop, FASTEF, Dakar, Sénégal) en collaboration avec Yuri HORIUCHI (Siga MANÉ) de l’Université d’Hiroshima, Japon.
Date : Lundi 5 novembre 2018

Résumé : Quelle est la stratégie de calcul (local ou formelle) privilégiée par les élèves en classe ?
Il est évident que les élèves possèdent un bagage mathématique culturel et expérientiel dont il ne peuvent se départir au début de la scolarité. Mais jusqu’à quel point ce bagage est un atout ou au contraire un obstacle à une nécessaire acculturation aux mathématiques.

Utilisation de l’environnement WIMS dans l’enseignement des mathématiques au secondaire : Problème de formation et de perception de l’utilité

Orateur : Louis Pascal Nono Tchatouo (Cameroun)
Date : Lundi 3 juillet 2017

Résumé : Pour rendre l’apprenant plus actif et accroître son niveau en mathématiques tout en développant ses styles d’apprentissage en situation d’autonomie, les enseignants sont encouragés à intégrer les logiciels éducatifs dans leurs tâches pédagogiques. Notre étude qualitative vise à examiner, l’adéquation entre le manque de formation et la faible perception de l’utilité et de l’utilisation de l’environnement WIMS dans l’enseignement des mathématiques par les enseignants des lycées au Cameroun. Des sessions collaboratives à distance au travers un échantillon de 30 enseignants de trois promotions d’enseignants de terrains formés en 3ème et 5ème années ont été menées. L’analyse des résultats incite à rester prudents quant à l’application de ce modèle collaboratif à des cohortes nombreuses.

La logique et le langage

Oratrice : Judith Sadja-Kam (ENS Yaoundé, CAMEROUN)
Date : Lundi 12 juin 2017, 17h-18h

Résumé : Le discours mathématique est porté par la langue, de ce fait, les ambigüités qu’elle génère sont inévitables. En outre, l’interprétation des énoncés dont la quantification est implicite est une activité problématique pour nombre d’étudiants et d’élèves.

Le symbolisme logico-mathématique, introduit dans le cours de mathématiques afin de lever ces ambiguïtés, est loin d’être partagé par les apprenants et représente même un obstacle pour la compréhension des énoncés par ces derniers ; la manipulation des symboles ne fait pas l’objet d’un apprentissage spécifique, que ce soit au lycée ou à l’université. Le passage d’un langage à un autre, notamment d’un énoncé du discours naturel à une expression écrite symboliquement avec des variables, des symboles de relation ou d’opération, constitue pour beaucoup d’élèves un fossé difficilement franchissable (Duval (1988), p. 18).

Sur la construction de la preuve, Selden & Selden (1995) soutiennent que lorsque des étudiants éprouvent des difficultés à expliciter la structure logique des énoncés informels (un énoncé qui s’écarte d’une version dans le langage du calcul des prédicats, c’est-à-dire, qui n’utilise pas les expressions telles que « pour tout », « il existe », « et », « ou », « si… alors, … », « si et seulement si », avec leurs variantes), cela a pour conséquence que ces derniers ne pourront pas aisément déterminer la structure de la preuve de ces énoncés.

En effet, la structure logique des énoncés permet de donner des indications sur comment la preuve peut être engagée.
Les résultats des travaux que nous avons énumérés ci-dessus et bien d’autres que nous présenterons dans la suite nous amènent à soutenir la thèse suivante :

L’identification de la structure logique des énoncés mathématiques est nécessaire pour un bon usage de ces énoncés dans les apprentissages en mathématiques.

Nous conduisons notre travail dans le cadre du calcul des prédicats qui, en accord avec Durand-Guerrier (1996), est la théorie de référence pour l’analyse du discours mathématique.

Nous avons divisé notre travail en trois grandes parties :

  • Dans la première partie, nous présentons quelques éléments du calcul des prédicats qui nous servirons d’outil d’analyse des énoncés mathématiques.
  • Les analyses logiques de deux énoncés mathématiques complexes feront l’objet du développement de la deuxième partie. Dans ces analyses, nous mettons l’accent sur les aspects structure logique et preuve et structure logique et changement de langage.
  • Dans la troisième partie, nous présentons une expérimentation avec des étudiants de première année de licence de mathématiques.

L’articulation de problèmes : un enjeu stratégique au cœur de l’apprentissage des mathématiques

Orateur : Philippe Richard (université de Montréal)
Date : Mardi 2 mai 2017

Résumé : Notre propos s’appuie sur un projet de recherche intitulé QEDX, issu de la didactique des mathématiques et du génie informatique, dans lequel la résolution de problèmes est à la fois une condition une conséquence de l’apprentissage des mathématiques. Nous introduisons la notion de problèmes connexes en tant que moyen employé par un agent enseignant afin de relancer un processus de résolution bloquée chez l’élève. Si notre approche théorique se centre d’abord sur les interactions didactiques et les interactions cognitives, nous accordons une attention particulière au modèle de connaissances cK¢, au modèle des espaces de travail mathématiques et au concept de la zone de développement proximal en géométrie. En particulier, nous montrons combien la notion d’interactions relie les enjeux théoriques et méthodologiques du projet QEDX.

Dialogue entre les mathématiques et les autres disciplines scientifiques dans l’enseignement secondaire : enjeux et complexité

Orateur : Fernand Malonga (université Marien Ngouabi, École Normale Supérieure de Brazzaville)
Date : Lundi 3 avril 2017

Résumé : L’histoire montre comment les champs scientifiques que sont aujourd’hui les mathématiques et les sciences physiques ont fait évoluer la science en se prêtant à un jeu d’échanges dialectiques. Elle témoigne, par exemple, de la proximité des démarches entre mathématiciens et physiciens.
Des dispositifs de mise en scène de dialogue entre les disciplines scientifiques sont mis en place par de nombreux systèmes éducatifs. Certains voient dans ces dispositifs l’un des moyens de montrer que les pratiques interdisciplinaires au niveau scolaire n’est que le reflet de ce qui se pratique au niveau du savoir savant et permettent de donner du sens à certaines notions scientifiques. D’autres au contraire ne soulignent que des conséquences désastreuses d’un développement de la pratique de flexibilité cognitive mal contrôlée.

Le but de cette communication est de présenter les enjeux mais aussi la complexité d’une approche interdisciplinaire dans l’enseignement secondaire.

Nous nous appuyons sur une analyse portant sur la continuité didactique entre :

d’une part, les mathématiques et la physique dans l’enseignement secondaire en France ; notre choix est porté sur des situations de modélisation des phénomènes physiques régis par une équation différentielle linéaire du premier ordre qui apparaissent dans les manuels scolaires.
d’autre part, les mathématiques et la chimie dans l’enseignement secondaire au Congo-Brazzaville ; l’accent est mis sur l’enseignement du logarithme au niveau des classes de troisième (collège) et terminale scientifique (lycée). Ces éléments concernent ici l’analyse des programmes et manuels scolaires de mathématiques et de chimie.

Regard sur l’enseignement de mathématiques en République Démocratique du Congo (RDC)

Orateur : Benjamin Dawa (RDC)
Date : Lundi 9 janvier 2017

Résumé : La RDC, tout comme tant d’autres pays d’Afrique, a connu des contextes sociopolitiques assez complexes : colonisation et « décolonisation ». Cela a impacté le développement de tous les secteurs de la vie nationale et notamment l’évolution du système d’éducation.
Pour se faire une idée de l’évolution de l’enseignement des mathématiques en RDC, une étude sur l’ensemble des programmes d’enseignement depuis l’époque coloniale jusqu’à au moins 2005 était nécessaire. En effet, il importe d’en ressortir que, dès après l’indépendance de la RDC en 1960, des réflexions critiques locales débutèrent. Cela s’était traduit par une succession plus ou moins foisonnante des réformes et parfois inachevées. Mais toujours est-il qu’en dépit de tous ces changements, le problème de « sens » de notions mathématiques a persisté. Quelques cas seront présentés.
Enfin, des informations sur la culture didactique française, depuis quelques années, apparaissent comme une lumière au bout du tunnel. Avec bien évidemment la création de la structure telle que IREM à Kinshasa. Nous pensons que la didactique serait un moyen de sortie de cette crise de sens et un outil efficace de contextualisation de l’enseignement des mathématiques non seulement en RDC mais dans toute l’Afrique subsaharienne.

Malimath : une communauté de pratiques pour la production de ressources numériques pour l’éducation malienne

Orateur : Sinaly DISSA (ENSup de Bamako, Mali)
Date : Lundi 5 décembre 2016, 17h-18h

Résumé : Dans ce télé-séminaire, nous parlerons du projet malimath, sommairement présenté au colloque du réseau international des IREM à Strasbourg en juin 2016.
Le projet « malimath » est une initiative de production et de diffusion de ressources mathématiques pour l’éducation malienne (collège et lycée). Il est porté par le Département de mathématiques de l’Ecole Normale Supérieure (ENSup) de Bamako, en collaboration avec l’Inspection Générale de l’Education Nationale (IGEN) et l’Etablissement Français « Liberté » de Bamako.
Dans cette intervention, nous présenterons, la composition et le fonctionnement du groupe de travail « malimath ». Nous parlerons de la manière dont les ressources « malimath » sont construites – le fonctionnement de la plateforme en ligne et les modifications apportées depuis juin 2016.
Pour leurs témoignages, des enseignants interviendront pour préciser, comment ils exploitent les ressources malimath dans leurs enseignements – Qu’est-ce qu’elles leur apportent de plus dans leurs pratiques ?
Nous terminons par quelques perspectives du projet.

Ateliers de recherche transdisciplinaires : mathématiques en action et en interaction.

Orateurs : Slimane Ben Miled (enseignant-chercheur, Institut Pasteur et Université d’El Manar, Tunis)
Benoît Ray (enseignant expatrié avec mission de conseil pédagogique au second degré, lycée Pierre Mendès France, Tunis)

Date : Lundi 7 novembre 2016, 17h-18h

Résumé : Dans cette intervention, nous présentons la mise en œuvre d’actions pédagogiques pilotes « Tous chercheurs ». Ces projets, d’une durée de 6 mois environ, visent à initier les élèves de lycée (15 – 18 ans) à la recherche scientifique, en développant leur esprit critique et leur autonomie, ainsi que leurs compétences expérimentales.
Après avoir exposé les caractéristiques de ces projets, nous détaillerons trois exemples d’ateliers scientifiques faisant interagir les mathématiques avec d’autres disciplines : le premier sur l’étude du mouvement (mathématiques & philosophie), le second sur la modélisation d’une dynamique de population (mathématiques & biologie), le troisième sur la relation entre l’obésité et les relations sociales entre individus (mathématiques & sciences sociales).
Enfin, en relation avec la réforme actuelle du collège en France, nous tenterons de dégager ce qui, de ces dispositifs expérimentaux axés sur la démarche d’investigation, est transposable à la classe habituelle.

Laplace et sa mystérieuse loi de la nature

Orateur : Jannick Trunkenwald (Professeur expatrié au lycée français d’Alger et chargé d’une mission de conseil pédagogique pour le second degré)
Date : Lundi 3 octobre 2016 17-18h

Résumé : À la fin du XVIIIème siècle des mathématiciens de plusieurs pays d’Europe se passionnent pour les probabilités. Leurs recherches se concentrent autours d’une mystérieuse loi, qui semble incarne un ordre naturel des choses… On dira plus tard que ce principe, appelé loi normale, règne avec sérénité et en toute abnégation au milieu de la confusion la plus sauvage. Pierre Simon Laplace va approfondir les travaux de plusieurs grands mathématiciens pour en savoir plus, et l’étude de la fonction densité associée à cette loi va ouvrir la voie à la théorie des lois de probabilités continues.
Sa démonstration vers 1810 du théorème de la limite centrale dépassera toutes les espérances, et ouvrira la voie à la théorie moderne des statistiques…
La loi normale a été introduite depuis septembre 2012 dans les programmes de terminale S des lycées français. L’exposé se veut accessible à tout public ayant quelques bases en mathématiques.

Créativité et fonctions hors la classe

Orateurs : Christian Mercat & Pedro Lealdino Filho (IREM de Lyon)

Date : Lundi 5 septembre 2016 17-18h

Mots clés >